Comment se fait-il qu’encore on se meuve En automobile, en aéronef ? Qu’un écolo comme un Hulot s’émeuve Et qu’il prie les yeux levés sous la nef !
Pourquoi pain, levain se font en boulange Alors qu’ils ne sont qu’eau, farine et sel ? La main craint-elle qu’un pâteux mélange Colle les pages du Sacré missel ?
Comment au bout de deux mille treize ans Après Jésus, faux prophètes et sectes Aux comportements et mots malfaisants Réduisent le faible en bouillie d’insectes ?
Pourquoi tout fut dit depuis deux mille ans Signé sous écrit pour qu’on s’en souvienne Quand dans un couvent au nord de Milan Sont des sœurs dansant les valses de Vienne ?
Qui sut la minceur du cercle d’hostie Interdite aux dents à cause du sang De l’Enfant présent quand l’eucharistie Unit l’âme blanche au cœur innocent ?
Qui a vu passer l’armée des péchés : Lucre, envie, colère, orgueil, gourmandise Qui sont les derniers à nous empêcher De les goûter en bonbon-friandise ?
La campagne est vide et pleine est la ville De boutiques où chine le chaland Qui fera le beau le soir à Deauville Sous des plafonds blonds sans équivalent.
Il paraît – dit-on – que le cinéma, Le restaurant, les vacances en Grèce Suivent encore le même schéma Alors que les corps crient au trop de graisse.
Pourquoi se mouvoir à dos de moto Quand on peut s’asseoir sur sa bicyclette Qui évite que viennent les maux tôt, Les deux pieds aisés dans leur sandalette ?
Le train de vie et la marche de vie N’empruntent pas de parallèles rails ; Si le premier suit et flatte l’envie, L’autre prend sur les joues et les poitrails
L’air des mers et des plaines et des monts Chargé d’embruns, de parfums de jacinthe Et entre aérer trachée et poumons Où règne une âme pure et déjà sainte.
Il faudra bien que Hulot Nicolas Phagocyte vite une décadence Dont l’herbe et l’héro, les coke et cola Tuent la jeunesse en rapide cadence ;
L’Eglise n’a plus cent mille adhérents Et le client se confie au psychiatre : « Amis et proches sont indifférents A mes yeux éteints dans mon teint grisâtre. »
Pourtant, nous avons tout pour être heureux Mais nous ne savons pas ce qu’il nous manque Et rien ne nous rend le sang chaleureux (A cause d’un trop-plein d’argent en banque… ?)
Il est sensé de verser son écot Servant au savant pétri de logique Expliquant qu’un mont lance un bon écho Si l’aide un air frais, pur : écologique !
De tout ça, il faut que je m’entretienne Avec Nicolas, la jolie Eva Mais j’ai un faible pour Jean-Louis Etienne Qui, petit, déjà, d’aller loin, rêva.
Je crois que je vais voir papa François Qui vient de m’écrire une belle lettre : « La bassesse humaine est un mal en soi Et je prie le ciel qu’il élève l’être. »