Je m’éveille à peine et le rêve continue En sentant la présence en ma douce torpeur D’une robe échancrée sur une gorge nue Penchée sous un rose visage de vapeur A voir se soulever ma poitrine menue.
Une bouche susurre à mes chastes oreilles Quelques mots prononcés sur un ton engageant : « Je t’apporte un collier rouge de mes groseilles Présentées joliment sur un plateau d’argent ; Je désire, qu'alors, ami tu te réveilles… »
Et la bouche s’éloigne et la robe se dresse Pour aller changer vers la table l’eau des fleurs Dont la tige courbée affiche la détresse D’avoir perdu à la fois santé et couleurs Par le manque de soin et par la sécheresse.
Je croque une groseille et vais vers le volet En regardant chanter sur la gorge la bouche Rouge comme la robe un parfait triolet Et les mains secouent les deux draps blancs de ma couche Après que je vis la cheville et le mollet.