La lenteur qui n’est plus à la mode évite La folie du zip fermé en un éclair Et en résumé tout ce qui va si vite Que le tri hésite entre habit sombre et clair
L’an lent mit mille ans pour remplir l’océan Le pacifique l’indien et l’atlantique Et pour que l’humain encense son séant Re-péta cent ans un air de son cantique
Paris n’a pas pris le bras de la vitesse Mais s’est adressée aux mains de la lenteur Qu’elle le lui offrit avec la petitesse Des maillons de sa chaînette d’arpenteur
Vaches ont ânons escargots limaçons Le pied qui est un ami de la seconde Aussi rapide que le mur des maçons Qui attend que le ciment lent le seconde
Petit à petit ont fleuri lys et ciste Les nids que les pies ont décoré de crins Pillés aux chevaux sans esprit belliciste Mais pour mourir et vivre dans des écrins
Petit à petit si l’oiseau fait son nid Le jour ne s’éteint qu’au bord du crépuscule Et un bon ampli de la marque Sony fait pièce après pièce est un bien majuscule
Le matin chagrin se lève avec l’aurore Qui le débarbouille en lavant ses prés verts De l’immaculée rosée posée encore Après le baiser du poète Prévert
Qui pètrovitchie le grand-père riait D’une expression disons très cavalière Et afin d’avoir de la joie il priait Dieu de derrière l’asseoir la cavalière.
Indéfiniment, l’horizon tient sa ligne Plus ferme encore que celle du pêcheur Qui cède parfois quand une proie maligne La tire comme dieu au fond le pécheur.
Se fait battre la précipitation Grande sœur de la rapidité aînée Par le lève-tôt dont l’excitation Est d’avoir le nez sur la fleur juste née
Puis qui l’accompagne en pensées quand il sent Le brin de thym frais qu’il met dans la cocotte Posée sur le feu exhalant viande et sang De l’adorable et rondelette cocotte
Dont la chair sera découpée et goûtée A midi passées et repassera tard Le soir sans que la langue soit dégouttée Et sans accuser une heure de retard
Eternellement le vent chante et la brise Entend ses chants et chuchote avec les gens En les caressant pour rosir leur vie grise Et les adoucir tout en les allégeant
La nuit freine un peu les agitations Mais l’éclair fuse souvent et sa lumière Reste sans cesse et sans hésitations A l’origine de la vie la première
La vie naît quand la molécule s’agite Avec sa consœur pour danser le tchatcha Mais quand elles vont s’assoupir dans leur gîte Qu’il est bon le son du ronron de son chat
Vive la lenteur avançant sans élan Vive le marcheur arpentant sans bougeotte Vive le bois lent poussant sur un élan Vive le gigot qui rissole et mijote.