Je m’émerveille d’un poisson qui étincelle Au fil d’un ruisseau dont l’eau est une pucelle En attente de queue d’ablette ou de goujon Serpentant entre les roseaux et les longs joncs D’un pré vert recouvert par une rosée blanche Aussi belle qu’une dentelle de dimanche Portée par les mamans et les filles en fleurs Au printemps quand les grand pins ont la sève en pleurs D’un meuglement de vache amoureuse de l’herbe Qu’elle meule avec sa dentition superbe Et qui me voit passer avec mon panier d’œufs Que ma poule pond tous les matins deux par deux D’un soleil déjà là jaune-or comme ta robe Ô ma petite sœur dont le sol se dérobe Sous tes pieds fatigués décidés à devoir Prendre ta cécité qui t’empêche de voir Même si tes yeux bleus dansent dans la nuit noire Sur le sol d’une blanche et glacée patinoire Comme est blanc ce printemps que tu sens vaillamment T’enrober, t’embrasser bien et mieux qu’un amant.