Avec humilité, tu es reconnaissant A tes frères et soeurs qui t’ont appris à vivre Dans la sévérité sans les conseils d’un livre Mais avec un cœur d’or hérité en naissant.
Tu étais le dernier, le petit qu’on protège, Qui reçoit sur sa joue rosée un doux baiser, Une main sur son front brûlant pour apaiser Son affliction quand la mort passe en cortège.
Tu es cet enfant dont le regard étincelle, A la bouche emplie de joies, de folies, de chants, De pollen butiné qu’offrent les fleurs des champs, Le fils de la Bonté où la tendresse excelle.
Tu fus aussi puni, parfois réprimandé Mais les mains d’assassin, les phrases assassines Ont été bien moins loin que les longues racines Saines et enfoncées dans un sol amendé.
La matière ne t’a pas manqué : au contraire ! Ta richesse fut la sublime pauvreté Du cœur et de l’esprit donnée en rareté A celui qui apprit comment leur sève extraire.
Il te fut si facile à devenir le roi De l’indigent blessé, qui gémit, qui a froid ! La charité se vit seulement quand un gosse
A reçu en cadeau l’amour dont il a droit Pour qu’il puisse accomplir son devoir car il croit Qu’il sera au festin au jour de belle noce.