Avec son couteau suisse, il a saigné l’écorce De ce petit hêtre pour y graver un nom Que pour lire il faut que le corps se plie et force Ses yeux à déchiffrer ce qui serait Manon
S’ils croient voir les pieds du m et du n sinon Le o pourrait être au cœur de ce beau mot corse Aussi rond que le cou que supporte le torse Faisant jaillir la gorge enflée d’une Ninon.
Depuis le petit arbre a grandi c’est un hêtre Dont le tronc et le nom ont pris de l’embonpoint Tant et si bien qu’heureux le promeneur n’a point
Besoin de mettre dans ses yeux un décimètre Pour savoir que le crime allait dire à Manon Que l’écorce saignée a marié son nom.