Fanés, lys et arums, les lilas polychromes Qui nous faisaient la fête et s’étaient surpassés Dans leurs habits d’été vaporisés d’arômes Pour égayer les yeux des visages lassés.
Partis, les beaux tapis autour du chêne-liège Et du saule pleureur éclatants de splendeur. J’entends les cris stridents qui annoncent la neige Et l’adieu désolé de la mourante fleur.
Enfuis, les gazouillis du nid des geais, des merles Perchés dans les hauteurs. Tous les arbres sont nus, Transis et grelottants ; L’herbe est un champ de perles Laissées par les brouillards qui sont déjà venus.
Le soleil a quitté le jardin malheureux D’avoir perdu poireaux, salades et tomates Après les jours joyeux et l’accueil chaleureux De la ciboulette et de tous les aromates.
Morne, triste saison, enlaidie, pitoyable, Aux feuilles entassées, aux bois disséminés, Aux groseilliers blafards… Ah, quel sort effroyable Lui est réservé quand l’été est terminé.
Mais, toi, femme fleurie, ton bras est un pétale Qui m’entoure en douceur le bassin et le rein Et ma poitrine en feu soudainement s’étale Sous tes seins parfumés de thym, de romarin.