Ne cherche surtout pas, mon ami, le poète A condamner après l’avoir hissée au faîte L’œuvre que tu fis naître et qui t’a enfanté Puis qui s’est effondrée en ayant déjanté.
Elle est redescendue alors que tu juras Lui faire respirer cet air frais du Jura. Sa muse l’étendit sur un drap de civière Pour aller la baigner dans l’eau de la rivière.
Sur les cimes, les vers sont partis à l’assaut Et un Comanchero les a pris au lasso Alors qu’il arrivaient en haut de la montagne Les pieds griffés et la taille privée d’un pagne.
Si le soleil domine, il sait aussi descendre Et remonter sans heurts en secouant sa cendre ; S’il rougit de bonheur à l’heure du sommeil, Son labeur recommence au moment du réveil.
La pente était aiguë, tu l’avais affrontée Mais tu es - bas - tombé ; pense à sa remontée… Auras-tu retenu après ce dur vécu Qu’on ne peut vaincre avant d’avoir été vaincu ?