Un ciel gris-fer, noir-encre et des découpes rousses A des allures de guerriers Sortis grimés de leurs terriers Pour fichtre aux demeurés des coulures de frousses
Les fermiers attablés entendent les chevaux Hennir en cambrant leur dos fauve Et piaffer qu’un maître les sauve Sans prendre le temps de s’occuper de ses veaux
Le ciel lâche des eaux sur la campagne morne Et l’herbe et les blés sont trempés Au moment où tous les rampés (Limaçons, escargots) s’entrecognent la corne
Ces eaux sont de la pluie rassurant les chevaux Qui ont la peur bleue du tonnerre Et la foudre qui le vénère Après que les nuées ont tissé l’écheveau
Les fermiers attablés vont voir dans les étables Leurs vaches aux grands yeux de biche Dont la cuisse lisse se fiche De ces étalons, ces mâles blonds irritables.