Tant se sentir mal ici et si las De rester figé dans la devanture, Tant partir de là rehausse l’éclat Assombri de la tranquille aventure.
Aller par les monts, aller par les vaux, Arpenter les bois, traverser les plaines Est le postulat des hommes nouveaux Qui laissent chez eux leurs valises pleines.
Tant sortir son corps et le transporter Au-delà de la trop proche frontière, Tant la mort est plus légère à porter Par la terre du dernier cimetière.
Ici la nécrose et le quant-à-soi, Le ventre avachi, la jambe à phlébite Et là, dans les prés, la fesse s’assoit Sur l’herbe et ne sait plus où elle habite.
Tant la peur colle aux glaces des miroirs Toute la journée jusqu’au crépuscule Tant le cran est de quitter les mouroirs Ouverts au vivant même corpuscule.
Aussi c’est ici que l’on se sent las A rester le nez collé à la vitre Alors qu’on a l’œil sur l’apostolat Du voyageur qui hait les nez de pitre.