Il n’a pas de malice et de méchanceté Et n’est pas engagé dans la lutte finale Il aime le vent quand même son chant se tait Et quand la pluie le lève à l’heure matinale
Il prie au moment où la nuit vient l’endormir Qu’un ange blanc du ciel descende et lui confie Qu’il le rassurerait s’il le voyait frémir Devant le Malin dont il sait qu’il se méfie
Il rit quand il entend la mésange et les cris De ses fils oisillons réclamant leur pitance Et vite il prend sa plume et voici qu’il écrit Au sujet de ce qu’il est de grande importance
Il marche et ne sait pas le nombre de ses pas Et ne compte pas les rayons de l’astre-étoile Réchauffant les chardons dont les piquants appas Se laissent dessiner ou peindre sur sa toile
Il s’est levé la nuit quand sa vache a vêlé Et qui pour sauver son veau a baisé* la morte Alors tourné vers Dieu il lui a révélé Que vu son niveau il devait ouvrir sa porte
Il s’était laissé par la colère emporter Sans que n’occupât un traître mot sa pensée Et comme il résolut de se bien comporter Cette outrance lui fut largement compensée
Il n’a pas de malice et de méchanceté Et Dieu sait le combler de sa bonté sans borne Il aime le vent quand même son chant se tait Et quand l’escargot à la pluie lui tend sa corne.