Il pleure dans son cœur pour cacher sa douleur Pour ne pas que l’on voie la perle de son pleur Sous ses yeux pleins de peur, d’ordinaire misère Qu’il croit impossible sous les yeux de son frère Alors qu’il est comme lui, plongé dans la nuit Avec l’effroi au cœur, l’angoisse avec l’ennui Et ses yeux pleins de peur, sa misère ordinaire, Sa douleur enfouie sous son mal poitrinaire Et se dit pourquoi moi ? Non, ça ne se peut pas Qu’on me laisse avancer près du seuil du trépas Tandis que mon cher frère a le visage rose Et tient dans chaque main un lys et une rose Puis, la nuit me visite et me prend par le cou Pendant que ses loups fous me mordent le genou Et me crient « pauvre humain, regarde notre maître, Lui n’a pas de misère et pas un millimètre D’ongle en trop sur le doigt et se rase de près ; Toi, tu bois : on dirait que tu le fais exprès ; Il est temps de mourir après tant de souffrance ; Mourir pour vivre mieux, c’est ta seule espérance.