La ville entend ses toits faire un raffut d’enfer Sur les tuiles serrées sous une pluie battante A l’assaut des chéneaux puis les barreaux de fer Des égouts à bouche haletante et refoulante.
Ciel, façades, habits, visages, esprits gris Voient-ils les yeux de feu d’une lente voiture Qui éblouit et fige un hardi mistigri Traversant une rue avec désinvolture ?
Une feuille esseulée, aplatie, émouvante, Espère être épargnée en se liant au vent, Qui, d’un coup de genou, spectacle d’épouvante, La terrasse, l’envole et part en se sauvant.
Comme est triste mon cœur… Entends-tu triste automne, Mon sanglot monotone admonester les cieux D’une voix étranglée au ton morne et atone Suppliant l’esquisse d’un geste gracieux ?
Et une abeille ambrée dans la nuit s’est posée Sur mon front soucieux qui cherchait le sommeil Pour butiner la fleur dorée de ma pensée : J’étais nu sur les toits, il pleuvait du soleil.