Ils sont assis ou debout comme nous, Couchés, accroupis ou sur les genoux, La tête qui tombe Pliée sur la tombe ; Ils ont un bout ou tout dur ou tout mou Qu’ils agitent au-dessus d’un remous D’une vague à lame Dans leur vague à l’âme ; Ils sont penchés ou droits avec le cou Tendu ainsi que le long cou du loup Qui hurle à la lune Quand il sait que l’une De ses peurs est de devoir affronter Un prédateur tout aussi effronté.
Aucun de ceux-ci ne sait se tenir Correctement pour pouvoir obtenir Quelque quiétude Sans besoin d’étude Et c’est ainsi le destin de chacun Qui s’est appliqué à n’emprunter qu’un Chemin sans virage Désert sans mirage En se redressant, le torse bombé En étant sûr de ne jamais tomber Comme la hyène Antédiluvienne Dont l’arrière-train bas la fait boiter Mais sans l’empêcher d’aller exploiter De l’hémoglobine Couvrant sa babine Qu’elle a trouvée dans le ventre du mort Qui ne connaissait pas son triste sort : Etre alimentaire Couché sur la terre Qui fut accroupi, assis comme nous Ou pissant debout entre les genoux.