J’admire les émirs qui sèment le carnage Autant que la terreur dans leurs propres tribus Sans craindre le sable, un minéral personnage Neutre et ne pouvant pas apporter son tribut.
Je suis bouche bée face aux vendeurs de bébés Dont ils prennent soin avant le jour fatidique En disant sentir un plaisir exacerbé A voir dans l’acheteur une lueur sadique.
Je reste médusé devant le crocodile Qui plane sur le Nil avec détachement Quand, d’un coup tranchant de dents il croque un édile Ou un simple manant, dans le dos, lâchement.
Je suis abasourdi devant un ciel d’été Aussi azuréen qu’est ouaté son nuage Dont chacun d’eux se donne après s’être endetté Auprès d’un soleil d’or n’exigeant pas de gage.
Je suis émerveillé par la mamelle ronde Dans laquelle le sang est devenu du lait Pour étancher la soif du nourrisson qui gronde Alors qu’est infécond le sein rond du mulet.
Et toi qui te lèves en posant pied à terre, Tu es la quintessence et la perfection Par rapport à la gueule énorme du cratère Qui vomit la bouillie de sa déjection.
Dans ta férocité et ton absurdité, Tu n’es pas inférieur ni supérieur au monde En tentant de nager dans la limpidité D’une eau débarrassée de son limon immonde.