J’aimerais m’appeler Aubépin des Ardrets Ou Jean de Beauvallon et qu’on me fît éloge D’un talent reconnu par un duc dans sa loge Que tant subjugué dans mon culte il se perdrait
Mais je ne suis hélas que Jean-Michel Bollet Un de ces noms qui ne sont connus que par l’ordre Donné à gougueule et qui s’empresse de mordre Le cèpe au pied plus dur que mon mollet beau-laid
J’en veux à mort à ce succulent champignon Qui ne pousse qu’avec un seul l en son centre Moi doté de deux l je plane et me concentre Sur mon sujet d’avoir sur rue ou champ pignon
Me voici arrêté au milieu du listing Recensant les porteurs du patronyme étrange Des docteurs marseillais un catcheur qui s’arrange Et quelques vieilles peaux adeptes du lifting
Et je lis tiens tiens tiens ça c’est intéressant Un garçon figurant chez les férus de rimes Qui se dit être moi et plus tueur de crimes Qu’un gars qui aime autant trachée-artère et sang
Je n’y fais pas de cas et je songe à un nom Qui n’est inscrit que dans la mélopée fluette Agréable à l’oreille et douce à la luette Donnant à mon pays la gloire et le renom
J’aimerais m’appeler des Ardrets Aubépin Un son qui fleure bon le genêt l’aubépine Et je dois être né pour voir si l’aube épine Sa fine rosée sur la résine du pin
Et si j’étais le fils de Jean de Beauvallon Je ne vous dis pas mes amis blanc lys et rose Me feraient la fête à casser mes vers en prose Car ensemble ils sauraient bien ce que nous vallons.