Il me faut deux cents ans pour lire mes chéris Et mon esprit me dit et si je renchéris Qu’en dis-tu mon ami en remettras-tu mille Si je compte les Jean les Arthur les Emile Poétisant quand blanche est l’aube de l’aurore
Au bout de tout ce temps je me serai guéri Et le mal qui grattait mon âme aura péri Bien avant que mon corps fît souffrir ma famille Une fois parti comme un bois sec de charmille Eparpillé dans le sol aimé qui l’honore
En patience je commence par Arvers Puis Agrippa céans m’enchante par ses vers Pour laisser sa place à Barbusse et Baudelaire Lesquels s’attardent grâce à leur charme à me plaire Et ravi je finis ma liste par Verlaine
Puis je les relirai les étés les hivers En écoutant frapper à l’année les piverts Que j’applaudirai dans un beau vocabulaire Puisé dans les écrits dont le style exemplaire Dans l’intimité me font frissonner vers l’aine.