Vos
poèmes

Je n’aime rien autant que moi
Et mon bon cœur de père
M’offre toujours autant d’émoi
Quand je perds mon repère.

Bien semé je peux bien m’aimer
Et je plais à ma fille
Ainsi qu’aux baisers de mémé
Qui dansait le quadrille.

(En photo j’ai vu le pépé
En habit militaire
Le regard clair, le front typé
Et l’air autoritaire)

Dans mon cœur entre aussi ma sœur
Et mon pauvre grand frère
Allé rejoindre la noirceur
Sous deux mètres de terre.

Heureusement, je suis vivant
Et ma femme en profite
En m’allongeant sur le divan
La joue rouge confite.

J’avouerai que j’ai adoré
L’âme pure et divine
D’un Dieu qu’un soleil a doré
Pour moi, je le devine.

Je ne cesse de me baiser
Epaules, bras, mains, lèvres
Qui, chauffées, s’en iront braiser
Mes parties les plus mièvres.

J’aimerais aimer tant de gens
Mais la tâche est immense
Et je trouve bien plus urgent
Que par moi je commence.