Dans ce train pendulaire à ma gauche se tient Un drôle de gugusse à l’air patibulaire, Genre d’olibrius qui n’a rien pour me plaire Autant dans sa prestance que dans son maintien,
La barbe mal taillée, les cheveux en bataille, La poche sous l’œil droit qu’il me donne de voir Présumant qu’il porte aussi le gauche en sautoir Et ce col de chemise à la pointe canaille…
Je sens une odeur que je ne peux définir Provenant sûrement de son sac dégueulasse Placé dans le filet et je dis de ma place : « Que ça schlingue, vains dieux, ça va très mal finir ! »
Son visage en entier alors vers moi se tourne Avec des yeux vitreux baignés chacun d’un pleur : Il ressemble à mon chien qui me mendie le cœur Lassé de sa niche où, obligé, il séjourne.
Et moi je lui prends la patte sans qu’il me fasse Le beau car même en se forçant il est si laid Que je suis sûr qu’il n’a jamais lapé de lait Aussi blanc qu’est noire la crasse de sa face.
Une eau gluante et trouble alourdit ses paupières Gonflées d’un trop-plein de scories, d’excès, d’erreurs, A l’image de Rex vivant dans la terreur De recevoir coups et bombardements de pierres.
« Allez, laisse ton gant de crin dans ma main douce Et reste toi-même, ne me demande rien ; Tu vaux certainement mieux que mon brave chien Qui même bébé-chiot ne suçait pas son pouce.
Je n’ai pu ou su te reconnaître mon frère Caché derrière le masque de ta douleur ; Ne fais pas la bête et regarde la couleur De tes yeux si peu bleus mais dont ta mère est fière.