Je laisse l’or, l’argent, l’opale Aux cous, au doigts des retraités Qui dans les yeux ont de l’eau pâle A force d’être maltraités Par les tracas de chaque jour Alors que je pense à l’amour
Je laisse les manifestants Traverser les ponts de la Seine Rigolards et en protestant Contre les acteurs de la scène D’un grand théâtre sans humour Alors que je pense à l’amour
Je laisse les propriétaires De maisons avec deux balcons, Anciens plébéiens prolétaires, Colombes devenus faucons Qui aimaient le temps du labour Alors que je pense à l’amour.
Je laisse barbes et lorgnons Derrière un paravent de Chine Camarades et compagnons Qui ne ployèrent pas l’échine Devant la haute et basse cour Alors que je pense à l’amour
Je veux juste une mélodie Et trois mots pour une chanson Que chanterait mon Elodie Le matin quand elle est dans son Bain et qu’elle se frotte pour M’offrir la fleur de son amour.
Je ne veux pas de maladie Troublant mon cœur et mon esprit Sans que le soleil irradie Sur le blanc de mon front surpris Par la clarté du contre-jour Où vient d’apparaître l’amour.