Je suis l’oiseau craintif en face de l’orage Qui se fond dans son nid par manque de courage En espérant le cœur tremblotant les beaux jours ; Ainsi sont passées les années de ma jeunesse Obligées d’obéir aux règles de sagesse Pour que ma vie ait cours.
Mais je le confesse, j’ai trahi ma promesse En m’éloignant un peu du rite de la messe Pour suivre le penchant qui tire vers l’amour ; Je me suis retrouvé souvent sous un nuage Noir et menaçant la blancheur de mon visage Qui perdait son contour.
Aimer n’est pas le verbe anodin que conjugue Le jeune homme étreint par l’attrait qui le subjugue Et ne sait s’il doit le mettre à l’indicatif ; Je n’envisage pas un futur improbable Au vu d’un présent froid et presqu’imperturbable En restant inactif.
Je suis certain que je tiens la main du coupable Car la mienne ne sait rien faire est incapable D’aller voir ce qui est à l’envers, à l’endroit ; Je suis peu de choses, le brûlant feu enjugue Mon cœur décidé à s’en aller car la fugue Est un vrai passe-droit.
Je me mens à moi-même et je sais bien que j’aime Sans avoir la réponse à ce cruel dilemme Qui m’aspire en partie un morceau de cerveau ; Je me dis : pourras-tu attendre que te passe Ce sentiment pas si sale mais qui surpasse Les eaux du caniveau ?
Je pourrai réfléchir avant que je trépasse A ce dérivatif que mon cœur outrepasse Qui me mène en dessous de zéro du niveau ; Ma jeunesse n’a pas bâti de stratagème Et n’a pas empilé strate sur strate et j’aime Le saut du renouveau.