Vos
poèmes

Voilà ! Mon âme a déserté
Et je survis pour la maudire !
Elle ne m’a pas alerté :
Où est-elle allée sans mot dire ?

Je me souviens de tout ce temps
Consacré à son nettoyage ;
Je me méfiais de Satan
Qui la voulait en « essayage. »

Son lavage et son repassage
Réjouissaient cette amie dont
Le pli était maintenu sage
Avec un solide amidon.

Je la perdis dans un vestiaire
Sous les jambes d’un mannequin
Que j’avais vu dans un bestiaire
En photo avec un requin.

J’ai regretté, Jean, mon curé
Qui l’emmenait suivre une cure
Et, appliqué, la récurait
Pour enlever sa trace obscure.

Cassant le noir de sa soutane,
Son œil pervenche m’apprenait
Que rien sur terre n’est profane,
Que même tué Dieu renaît.

Roger – que j’avais bassiné -
A propos de soucis de mâle
Fut, à l’office, assassiné
Par une personne anormale.

Ah ! Taizé et tes chants de joie
Qui font vibrer cent mille coeurs
Appelant le ciel qui flamboie
A venir sur terre en vainqueur…

Oh ! Quelles franches rigolades
Vécues avec ces braves gens ;
Adieu gratuites accolades,
A Dieu frères Roger et Jean …

Pour que ma plaie ferme en douceur
Je paie (!) un guérisseur de l’âme
Arguant sur un bon ton farceur :
« Vous auriez dû naître une femme ! »

C’est un genre psyco-psyca
Avec sa plaque au centre ville ;
Un coco bordé de caca
Qui emmielle l’âme servile.

J’ai vu le psy, je veux le spi !
Fort, je le crie, haut, je le clame :
Je vis le psy plus par dépit ;
Le spi rit : tu es là mon âme ?