Je le vois respirer le nez droit de la belle Et gonflent ses poumons. C’est une mauresque, une élégante arabe, elle Attire les démons. Sa chevelure noire encadre un beau visage Que le soleil a teint ; Ses traits doux et fins sont dus à un métissage Provenant d’un Latin ; Il la respire au front, au menton, à la joue Et s’écarte un instant ; Khadija s’en étonne et se rapproche et joue Avec son cou tentant. Les larges paumes de ses mains couvrent son torse ; Ses ongles sont si longs Qu’ils pourraient s’enfoncer sous la légère écorce De son front doré-blond. L’index et le majeur serrent avec le pouce Le poignet d’Adrien Qui d’un geste anodin, d’un bras ferme la pousse Sans avoir l’air de rien Contre un tas de sable en forme oblongue de dune A la douceur d’un lit Et les voici qui se pourlèchent sous la lune Témoin de ce délit Qui ne dit rien car cette « planète » est muette Un peu moins qu’Adrien Susurrant : « Khadija, « tiens, j’atteins ta luette : Je ne suis qu’un vaurien ! »