Entre en mon ventre un jet puissant Venant d’un robinet de cuivre Et dans un bruit assourdissant Tous les éléments vont se suivre En crépitant, en bondissant.
Me voici rempli d’eau de vie Et je vais aller dispenser Mon trésor à la fleur ravie Qu’un abreuvoir ait pu penser Au cadeau dont elle a envie.
J’oscille d’avant en arrière En m’inclinant et mon pommeau Laisse aller la marée entière De ces minuscules jumeaux Dont se gorge ma jardinière.
Leur caresse fraîche et soyeuse Rafraîchit le lys en douceur, La capucine gracieuse Qui m’apprécient en défenseur De leur croissance harmonieuse.
Déboulant de ma forteresse, Ces petits soldats innocents Ont attaqué la sécheresse Ensemble et sans verser de sang Pendant que l’averse paresse.
Je suis fier de cette armée claire Passant à travers mon tamis Dans un ordre protocolaire Pour épanouir mes amis Réjouis de vivre et de plaire.