Vos
poèmes

Suite à l’acidité d’été
Dus au duo pluie et froidure
Le vacancier s’est endetté
Pour aller où l’astre-roi dure.

Pas là le cagnard commandé
De fin juin à la mi-septembre
Et le frustré s’est demandé
Avec quel bon ami s’étendre.

A Dieu il a téléphoné
(Qui était parti sur Saturne
Déguisé avec un faux nez
En bouclant pour trois mois sa turne.)

Il entendait sonner, sonner
Mais au bigophone : personne
Et il se mit à frissonner :
Déjà, le paysan moissonne…

Qui pourrait bien le secourir
Si Dieu lui-même a de l’absence ?
Il voit partout les gens courir
Et valser les bidons d’essence

Qui font le bonheur des moteurs
Et des amateurs d’autoroute
Autant pressés que grignoteurs
Rêvant de casser l’autre croûte

Qui entoure langouste, homard
Et la carapace du crabe
Avant de gagner leur plumard
Crevés d’avoir repris du rabe.

Pourtant, aux portes de Six-Fours,
Ils sont reçus par une ondée
Et bloqués dans les carrefours,
Ils sentent leur nuque inondée

Par une sueur de dépit
Qui n’est pas due au four solaire
Parti, lui réchauffer des pis
Sur une terre où l’insulaire

Vit avec brebis et moutons
Entouré d’une mer très claire
Ourlée aussi de blancs moutons
Ignorant tout du froid polaire

Car c’est là qu’il fait toujours beau,
Où l’Etoile à l’année domine
Perchée plus haut qu’un escabeau
Dorant des îliens la mine.

Et ceux-ci sont si peu nombreux
Que peut s’occuper d’eux l’Etoile
Et les cieux au nuage ombreux

Restent seuls vêtus de leur voile
Aussi noir que ces miséreux
Sevrés d’un été chaleureux.