Ils louent les vertus de l’amour platonique En vénérant l’eau fraîche des ruisseaux clairs A boire entre le tonnerre et les éclairs En délaissant le vin et le plat tonique
Couchés dans le pré, ils se content fleurette En se regardant la langue entre les dents Ainsi que jadis la belle Eve et l’Adam Qui ne jouaient pas à frérot à sœurette.
Ils essaient le foin qui leur pique la cuisse Et rient en chantant qu’ils sont jeunes et beaux Mais il ne faudrait que l’un des deux puisse Commettre l’acte qui conduit aux tombeaux
Demain, il seront dans un doux lit de paille Tendre à la chair et qui ne sent pas le veau Et ils se diront qu’il ne faut pas qu’il faille Que vienne le vent avec un air nouveau.