Le regard égaré sur la ligne trompeuse Qui recule à chaque fois que se fait un pas Est autant dupé par une femme pulpeuse Allant vers sa pupille et ne s’attardant pas Que cette âme et ce coeur qui vont unis vers celle Inféodée à la croyance universelle.
La main ferme tendue vers la main hésitante Qui se rétracte après un court avancement Est autant troublée par une femme insistante Désireuse de bras pour un enlacement Que ce baiser tendre aux lèvres unies vers celle Apeurée par la sainte étreinte universelle.
L’oreille ouverte à la concorde harmonieuse Qui se ferme en entier devant les faussetés Est autant troublée par l’âme acrimonieuse Animée par faim et soif de joyeusetés Qu’un violon et un hautbois unis vers celle Exaspérée par la clarté universelle.
La langue sortie en quête de nourriture Qui rentre en son palais face à un plat mauvais Est autant démunie par une pourriture Honteuse d’être en terre avec courge et navet Qu’un vin fin et un mets subtil unis vers celle Indifférente à la saveur universelle.
Le nez très épaté cherchant une fragrance Qui se bouche à l’orée d’une forêt de pieds A autant de dégoût devant un vieux rat rance Décomposé, piégé dans un rusé guêpier Qu’une violette, un arum unis vers celle Etrangère à la bonne odeur universelle.
Les cinq sens que l’être mammifère recense Regrettent souvent de ne pouvoir s’exprimer ; Quand l’un y parvient, il est certain qu’il encense Sa chance d’exercer pour ne pas supprimer Le bonheur d’être de ceux réunis vers celle Enamourée d’une attirance universelle.