Tu as l’attrait d’un trait de dessin très épais Sur une bouche aussi pulpeuse qu’une fraise Et une ligne fine autour des yeux de braise Tel un fil d’épée dont l’ennemi est la paix.
Le regard occupé à lancer des obus A percé la forêt des cils pour une guerre Préparée au long court en ne désirant guère Atteindre son but en ménageant les abus.
Les lèvres charnelles paraissent sans danger Et suscitent l’envie d’autres lèvres gourmandes Subodorant un goût de groseilles, d’amandes Qu’elles voudraient sucer et peut-être manger.
La mine du crayon arrondit le menton Mais atténue la joue et le lobe d’oreille Et la ride du front invisible est pareille A la veine du cou creusée sur un santon.
Quel artiste es-tu donc pour trouver l’équilibre Entre les composants d’un visage inventé Agréé par l’humain toujours épouvanté De n’être confronté qu’aux traits d’un seul calibre ?