En traînant mes pieds dans le sable de la plage, Je fixais mon regard sur le soleil tombant Bien plus carmin qu’un vin qui a déjà de l’âge Et fatigué, je me disais « où est ton banc ? »
L’Etoile ayant mûri autant qu’une tomate Ne faisait que glisser sur le sombre horizon Sans vouloir que le ciel, en entier, s’acclimate A son disque de sang brûlant comme un tison.
Je me suis assis sur une pierre isolée Qui s’était éloignée d’un énorme rocher Pendant que l’ombre du lac était désolée De s’être de reflets orangés fait tacher.
Et la boule de feu s’en alla de ce monde En emportant du bleu, du blanc, son sang, de l’or ; Tout s’était obscurci quand j’ai vu sur une onde Une nymphe éclatante éclairant le décor
Aux amples mouvements dans sa vaporeuse aube Aussi blanche qu’est grise une queue de souris ; Le soir n’a rien à voir avant que vienne l’aube (!) Me dis-je et à la lune étonnée, je souris.
Etait-il retourné l’astre dans la nuit noire, Rappelé par Roland sonnant dans l’olifant ? Il a fallu que je raisonnasse pour croire Que sa mère lumière avait fait une enfant.