Je connais l’enfant qui vole au-dessus des tours Où la liberté dans le grand espace abonde ; Il a quitté l’école en faisant des détours Et fréquente les cieux où l’âme vagabonde.
D’un coup de reins, du sol, il décolle et se lance A l’assaut des sommets encore inexplorés Pour aller écouter le fracas du silence Offert avec bonté aux cœurs bleus éplorés.
Il devance le vent et se porte aux confins Des terres émergées aux formes impalpables Où l’armée des ombres règne jusques aux fins Des mondes espérés et toujours improbables.
Regardez l’enfant qui court à perdre l’haleine Et, prenant son envol, les bras tendus au ciel, Laisse mourir sa peine en la si triste plaine A la recherche d’un lieu providentiel.
Il rencontrera l’aigle en aspirant les airs Au goût de pluie d’été et de soleil sauvage Où les univers sont semblables aux déserts Dépouillés mais si forts que les craint l’esclavage.
Sans doute, bien peu d’yeux bleus le verront jamais Voguer entre l’astre blanc et l’étoile orange Habités par des gens qui l’aiment déjà mais Moins qu’un Dieu orgueilleux d’avoir un trésor-ange.