L’humain n’a rien du temps qui se donne et s’efface Et passe le témoin : un autre prend sa place Avant qu’un troisième transmette le relais Au quatrième qu’il saisira sans délai.
Alors quel temps l’humain doit-il choisir pour vivre ? Celui de la chaleur, de la pluie ou du givre, Celui se présentant dans le « tu » d’un ami Et qui s’éloigne avant qu’arrive un tsunami ?
Quand ils viennent à trois dans la valse de Vienne, Les deux premiers s’en vont pour que l’autre revienne Qui se déplacera aussi pour le suivant Et voici le trio animé, bien vivant !
Le temps est partout, dans la musique et la course, Dans l’espace cosmique où sévit la grande ourse, Dans le grain de sable attendant dans le goulot Que son prédécesseur passe sans un sanglot.
On ne tient pas le temps qui n’a jamais le temps De faire une pause et dès qu’on croit qu’il attend, Il s’en va dans le vent pour voir tomber la neige Sur le chêne-liège : ô mon dieu, quel sacrilège !