La photo dans le cadre est l’image D’un visage arrêté sur un âge Pris quand il atteignit ses vingt ans Qui l’ont mis tout à son avantage Loin de la douleur de l’esclavage Commençant où finit le printemps.
le sourire est figé et le rire L’est aussi et peut-être est-ce pire De ne pas regarder s’animer Des bonheurs qui courent sur les lèvres Poursuivis par des rougeurs de fièvres Condamnées à ne pas s’exprimer.
Et si la bouche est dans la tristesse Elle doit s’armer de politesse En forçant ses malheurs à venir Transformés au coin des commissures Comme les cheveux sur les tonsures Pour offrir le meilleur souvenir.
La griffure en haut du front renseigne Que si le pleur sèche le sang saigne Et qu’il se laisse pour présenter La blessure à jamais imprimée Impossible à être supprimée En ôtant le goût de plaisanter.
L’instant est né souvent dans la hâte Par un œil parfois un peu pirate Qui saisit ou du bien ou du mal Une joue grise ou une joue rose Un front blond ou marron de nécrose Un regard d’humain ou d’animal