Voici le jour venu où la nuit veut voir clair En gardant l’œil ouvert aussi blanc que l’éclair ; C’est le monde à l’envers et peut-être un compère Viendra-t-il en ami pour faire à deux la paire…
J’ai l’envie apeurée de monter le fermer Et doute que mon cri puisse le gendarmer. Il flotte vers l’armoire à côté de la porte A peine entrebâillée : que le diable l’emporte !
Il persiste à vouloir me narguer sans scrupule ; Cette crapule, je le sais, me manipule Et de mon cœur j’envoie mon sang monter au front Pour m’aider à lutter contre ce vil affront.
Il faut que je me lève et lui parle sans crainte : « Ami, je veux dormir, je ne suis pas d’astreinte ; Va-t'en, tu n’as pas à t’occuper de mon sort : Que ta nuit à mon corps prête un peu de sa mort. »
Mais, m’a t-il vraiment vu ? Est-ce moi qu’il regarde ? Vise-t-il la place de celui qui s’attarde A venir abaisser et rassurer mes yeux Après avoir ôté cet œil disgracieux ?
Mon Dieu, ne me dites pas qu’il monte la garde Pour écarter à vos côtés la nuit blafarde ! Défaites-vous de votre endormeur précieux : Hé, Morphée, descends et laisse un instant les cieux.