L’air épais est pâteux, la nuque colle au col De chemise ouverte sur la gorge luisante ; L’hirondelle avertie pique et rase le sol Où sa proie est captée dans la chaleur cuisante.
La cloche se met à sonner quelques coups sourds Quand, viennent, menaçants, les nuages en bande, En cortège imposant, sombres, massifs et lourds S’installer, conquérants, en pesant sur la lande.
Soudain, zèbre un éclair avec vivacité Le ciel occupé par cette armée gigantesque Dans une lumière brisant l’opacité De ces monstres soudés en maelström dantesque.
Clac ! Un claquement sec comme un fouet de vacher Précède un roulement annonçant le tonnerre Grommelant de colère et le ciel va cracher Des paquets de glaires de son mal poitrinaire
Avec rage (et mon dieu, quel outrage !) l’orage S’abat sur l’étendue du calme paysage En ouvrant largement les ventres de nuage.