Votre paroisse, abbé, je crois, va disparaître ; Vous êtes le dernier à servir le Seigneur En étant pourchassé par le félon saigneur A l’épée cachée dans son dos voûté de traître.
Il a la rage au cœur et la haine du Maître Qui enseigna l’amour et le pardon commun Aux pécheurs qui tombent mais lui seul est comme un Envoyé de Satan qui peut tout se permettre.
Vieil abbé fatigué, pensez-vous à renaître ? L’ultime soupir n’est ordonné que par Dieu Et vous avez aux yeux le rire radieux De l’homme heureux qui eut le bonheur de Connaître.
Beaucoup encore croient et espèrent, mon Père Que la Bonté, le Don, l’Indulgence, la Paix Sont de lourdes armes qui transpercent l’épais Brouillard dans lequel perd le regard son repère.
Comment réagira le disciple de Pierre Pour sauver l’enragé, calmement, sans crier, Sans jeter sur ses pieds une funeste pierre ?
- Je lui dirai : « ami, l’ennemie est ton âme Malade d’un poison enrobé de sésame Qu’il va cracher quand je me mettrai à prier. »