D’aucuns travaillent à plastifier leur nom, A le momifier dans le lit d’un musée, A le hisser très haut pour fausser le renom D’une vie sans cris qui ne s’est guère amusée.
Certains peaufinent le lustre du courtisan, Se gargarisent de « quel joli nez, ta dame » Portent l’habit d’artiste en moquant l’artisan Et pour un compliment, n’ont plus un état d’âme.
D’aucuns occupent à l’office le devant Et dans les assemblées s’embrassent sur la scène, Tiennent dans le micro des mots bardés de vent Qui les porte d’emblée sur son aile malsaine.
Certains ont leurs entrées chez des coquins-copains Et s’échangent des sous en dessous de la table Pour s’acheter du gras à caler dans des pains Qui bien que communs n’ont pas un goût détestable.
Peu existent pourtant qui prient dans le secret De leur chambre au volet tiré sur l’éclairage Du jour que Dieu a fait quand il se consacrait A gommer le trait noir aux abords d’un virage.
Quelques-uns font la chasse à la séduction Et savent repousser les avances du diable En occupant le champ de la perfection Dont l’incroyable coût n’est jamais monnayable.
Peu existent mais sont ; leur satisfaction Est le travail bien fait, la bonne œuvre accomplie Sans brasser d’air frais mais dont la seule action Est de remettre à Dieu leur cœur qui le supplie.