La fatigue a raison du courage Qui tient à tenir les yeux ouverts Et je dois me battre contre lui Qui me voit comme une chique molle Lentement entrer dans une nuit Qu’espèrent les yeux de ma fatigue Saturés de clarté mise au jour Usés par la beauté de l’amour Sur laquelle ils se sont attardés Et sans que coule une eau même trouble Ils sont comme un coup de trique secs Ou un cou picoré par des becs ; Mon œil souffre ainsi que l’autre en double Que bien des affres ont défardés Et leurs deux globes sont plutôt lourds A porter et je les ferme pour Que n’entre pas celui qui prodigue De lutter mais il tant pis me nuit Et le sort de ce gros pot de colle Est d’aller voir si le soleil luit Pendant qu’un courageux bel hiver Voudrait que ma fatigue ait la rage.