C’est la fin de la faim, c’est la soif s’engouffrant Dans le noir pour ne pas voir la bonne eau à boire Et le fin du fin est de plonger dans la Loire Pour ne pas craindre âcre odeur, amer goût souffrant
D’être très en-dessous des grands crus bordelais Et pourtant ce fleuve bordé de châteaux nobles Ne charrie que débris et excréments ignobles Impropres à la soif nourrie - d’abord - de lait
Obligée d’affronter en premier la vie neuve En même temps que la présence de la faim Abolie (en partie) chez « certains » mais, enfin Jamais rassérénée, toujours à demi-veuve
De la pépie ravie d’un séjour au désert Où la chaleur règne en belle amie du mirage, Du délire et de la bave unis en mi-rage De ne pas trouver le miracle du geyser.
D’un ventre repu, la faim détale en vitesse Et déserte petits étals, supermarchés Mais elle sait voler, courir, voguer, marcher Sans besoin d’être aidée par la soif, son Altesse
Qui, souverainement, trône en gorge brûlante Au-dessus d’un ventre protubérant et mou Qui se pavane, fat, plein de plis, de remous En empruntant les pas de la foule ambulante.
Pour contraindre la soif, sans faire grève, alors Il suffit de baiser le bec de la fontaine Qu’ont embrassé déjà Boileau, De La Fontaine, Eloignés du songe rose et du rêve à l’or
Mais où un diamant blanc coulant de la source Humecte la muqueuse et rafraîchit le cœur Avivant l’esprit fin qui finit en vainqueur Comme la sueur est la liqueur de la course.