Après deux siècles de destruction massive Il n’aura suffi que d'un virus ingénu Entré subtilement dans le sang et passive La mécanique a des ratés en continu
Le parasite oblige à garder la distance Entre l’émetteur et le receveur minés Par l’aléa venu là et sans résistance Pendant que les sentiers ne sont plus cheminés
Le layon écrasé meurt sous une autoroute Quand pleure un conducteur de bagnole privé Et l’aubergiste-fée qui servait la choucroute Faisant la renommée d’un domaine privé
Le sobre chameau dans le désert abbé Pierre Pour de faux porte sur son dos deux bosses d'eau Et s’use les yeux en ouvrant grand sa paupière Sur l’horizon qui le soir prendra son fardeau Vous avez Père abbé foulé des grains de sable Plus nombreux que les fruits de cent mille pêchers Qui par notre orgueil et notre âme insaisissable Ne purent combler nos abîmes de péchés
L’être a déserté des sérénités d’espace Depuis le temps passé à chercher le meilleur Du bonheur abrité dans l’aile d’un rapace Survolant les beautés avec l’œil du veilleur
Faible est le survivant descendant du colosse Devenu par sa faute un rigolo Zorro Qui a perdu la lutte en face du molosse Et dont les os costauds sont proches du zéro
Faible est l’humanité qui lassée se destine A entrer suffoquée dans la géhenne à moins Qu’une aide ordonnée par une main clandestine La libère approuvée par Dieu et ses témoins Affranchie des démons et retournée au monde Et se peut plût à Dieu qu'elle aille sans habit Sans outil sans bruit et que son esprit refonde Cet éden qui seyait juste à son acabit
Le désir fut trop fort de refuser la pomme Et se distendirent les liens avec Dieu Triste que son fils ne pût devenir un homme A cause de ce fruit qui fit tourner ses yeux
La désobéissance a scellé son errance En suivant la voie qui mène à un carrefour Où d’autres voies verdies aux couleurs d’espérance Sont l’œuvre de Satan conduisant à son four
La force du colosse était à l’origine En lui dès le premier jour où il fut créé Mais sa faiblesse lui fit un corps androgyne Et la divinité ne l'a pas agréé
Après avoir vécu longtemps dans la gloriole Et vaincu les fléaux que furent peste et faim Choléra rage croup peste lèpre variole Voici qu’un virucet précipite sa fin
Ce signe du destin le dernier sans nul doute Est l’avertissement des grincements de dents Des déchirements des pleurs des cris que redoute Le pronom relatif mis pour l’antécédent
Présent avant tout le monde avant le big bangue Ayant dans sa poche un jouet mini-briquet Qui mit le feu et c’est plus tard que Jacques Langue Dit que le nom de Dieu n’était qu’un sobriquet
Après deux siècles de destruction sordide Ce salaud de sort dit en corps on a virus Et les savants bavant font le constat morbide Qu’il pourrait provenir d'un clone de cirrus
L’intelligence ne pige pas le mystère Le sacré le caché ces effrayants écueils Acolytes des mers rampant jusque sur terre Piégeant les vivants rêvant d'autres accueils
Qui sont-ils ces écueils ces récifs ces barrages Ces abysses sans fond ces vents tempétueux Qui cornent le nez quand se prennent des virages Par des comportements jugés impétueux
Il n’est plus le temps de tirer sur la comète Des plans super léchés presque morts-nés pourtant Il suffit de penser à moins que Dieu l’omette Qu’on sera tous sauvés sans qu’on paye pour tant De veulerie de peur de pensée médiocre Afin de contourner le mur de Vérité Pur et blanc rendu par notre comédie ocre Des déchets qu’il rejette avec sévérité Mais sans qu’il puisse hélas résister au mensonge Vainqueur net et puissant des lâches errements Générant la fin des temps privant de rallonge Les survivants qui ont au cœur des serrements.