Il aimait bien la vie qui l’aimait sans manière Et partageaient joie, cris, pleurs, danses, rires, chants ; Sa vie, un midi gris, partit en buissonnière Prise par une envie d’aller s’étendre aux champs.
Il accusa le coup sans n'accuser personne, Sans faire de procès, sans juge au tribunal, Un peu après l’été, quand l’automne moissonne Les fleurs d’églantier sur le chemin communal.
Pourtant, Ils se plaisaient mais la vie le quittait Souvent en prétextant avoir besoin d’espace ; Coquine, elle fuguait et quand il l’appelait, Elle riait, disant : attends que ça me passe !
Il ne comprenait rien : Pourquoi partir au loin Quand son jardin donnait abricot, coing, groseille Et qu’était si câlin son grenier plein de foin Où elle s’allongeait en mâchant de l’oseille ?
Elle avait tout ici ; aussi, que cherchait-elle ? Un brin d’herbe plus gras, un cerisier en fleurs ? A son âge avancé, devenir infidèle… Son cœur se soulevait et il fondait en pleurs.
Le divorce survint sans tambour ni trompette Par un matin sans fin de décembre au soleil Où il neigea sur sa déjà blanchâtre tête Et sur les sentiers blonds foulés par son orteil.
Définitivement, la vie était sortie Sans lui qui s’endormit avec l’Eternité Après avoir cueilli une ronce, une ortie Aussi mal aimées pour leur inhumanité.