La lune est ronde et me surveille Comme si sottement chez moi je me volais Alors je tire mon volet Et le cœur gros je ne verrai plus la merveille
Demain est moins ronde la lune Et si je crois ce que l’on dit dans le quartier De temps en temps elle aime l’une De ses frivolités à n'être qu'un quartier
La vie veut que la lune dorme En s’enfermant dans la nuit et je suis surpris Que le volet ouvert voie l’orme Surveillant bois et moi dans le noir y compris
Et partant mon sang se balance Entre la nuit d’ébène et cet objet secret Car chacun des deux-là me lance Un espèce de flèche à mon esprit discret.