Petit à petit la matière a pris le pas sur l’Esprit Qui par dépit s’enfuit puisque dépouillé du premier prix Et le voici parti tout contrit au fin fond de la classe En priant l’Art que la matière de sa place se casse
Sa pensée est osée car la matière a la solidité Du roc d’or adoubé par une infinie validité Alors que mobile l’esprit file vite et se faufile Dans des coins et revient se placer en tête de la file
Tout tremblant devant le massif qui le défie sûr de lui Figé les pieds fixés sur le plancher ciré qui reluit Et fait fondre l’Esprit qui repart avec un mal de crâne Au fond de la classe et se pare accablé d’un bonnet d’âne
Incapable impuissant à déboulonner l’usurpateur Sur qui converge le regard ébloui du spectateur Détaillant diamants vêtements de satin et de soie Autant clinquants que ceux mis par les filles dites de joie.