L’eau plonge et secoue sa mousse de diamants Apparents seulement tard dans le firmament Quand monte le soir en noir drapé dans un voile Et ces scintillantes et si pures blancheurs Clignent, dansent sans faire injure à une étoile, Car leur bonheur n’est qu’être éphémères fraîcheurs.
Après avoir brillé de cent feux en chutant Les diamants se sont rassemblés en étant Joyeux d’avoir donné un fabuleux spectacle Et fonceront tantôt autant que des taureaux, Même si les rochers cachés sont un obstacle Sans qu’ils soient les égaux des prisons les barreaux.
Pierres précieuses et molles du ruisseau, Vous courez saluer roseau, jonc, arbrisseau Entendant ce glouglou si doux qui les enchante Intéressant autant ce petit bécasseau Le bec dans la vase dont le faible cri chante Et détend les roses joues d’un lent chemineau
Marchant en regardant tressaillir vos flots clairs Vifs-argents ressemblant aux pointes des éclairs Qui découvrent le ciel, frappent les laides pierres Comme l’eau s’élance en poudre de diamants Reçue par les galets si près des épiaires Qui - s’ils se rapprochaient - feraient de beaux amants.
L’énorme volume a généré un fracas En arrivant en bas sans subir de tracas Grâce à l’imposante masse diamantaire A la fois légère mousse et dur minéral Au destin fondé sur un chemin solitaire Suivi par un souci d’intérêt général.
Le lent chemineau est dans l’admiration De cette formidable agglomération De petites beautés qui s’accordent ensemble A se trémousser tout en jouant sans forcer Leur talent de courir en coulant ; il lui semble Qu’ils s’aiment sans jamais penser à divorcer.
Il s’arrête, s’assied ; passent, sans s’émousser Les flots avant le saut entraînés à mousser Pour ne pas se blesser aux parois de l’abîme Et passé le danger, leur dos lisse éclatant Caresse un long temps un caillou laid qui s’abîme Avant qu’il devienne un doux galet épatant.