Une robe mitée sur une jolie fille Eloigne le regard et l’on pense – anxieux - A la calamité d’une belle brindille Supportant un têtard à l’œil glauque et vitreux.
La Josette Boiston a de saines pensées, Des idées de roman, d’essai et de nouvelle Qu’elle aimerait vouloir être récompensées Pour son talent et son excellente cervelle.
Elle s’apprête donc à lier tous les mots Installés en tête ou dans son cœur en écharpe Qui seront lus par des anciens ou des marmots Accompagnés par le piano ou la harpe…
Comment les habiller, leur donner des saveurs, De pimpantes couleurs : Ah ! quel cruel dilemme… On peut les souligner, leur faire des faveurs, Mais ils veulent savoir si leur auteur les aime !
Il faut les prendre alors sans brusquer le clavier, Tendrement, calmement, avec délicatesse En songeant : les voilà, mes chouchous conviés Par mes frères et sœurs aux pieds de son altesse,
L’écriture châtiée, drapée de dignité Exigeant fermeté, amour et politesse Sans peur d’être portée jusqu’à l’éternité Avec le mot formant sa lettre de noblesse.
Les mots sont des ruisseaux amoureux de l’eau claire ; Les ruisseaux ont leurs mots : limpidité, fraîcheur ; Ensemble, ils désirent que l’humble front s’éclaire A la lumière de leur insigne blancheur.