La nuit n’est pas venue dans ses yeux de malade Qu’il avait gardés grand ouverts Après l’aurorale balade Sur la montagne où se pratique l’escalade Quand les cieux bleus sont découverts.
Il avait pourtant pris soin de lever la tête Avant d’enfiler son manteau Et pensait atteindre le faîte Sans subodorer de rencontrer la défaite A la mi-pente du coteau.
Confiant, il était parti, le sac au dos En marchant à travers la plaine A la façon des commandos En chantant fort et en buvant du Calvados Débordant d’une gourde pleine.
Et quand ses souliers ont senti le pied du mont Ils ont changé l’angle d’attaque Et bon, il gonfla son poumon Puis grimpa et bientôt rencontra le démon Affolant son rythme cardiaque.
Cette-fois-ci, encore, il leva son regard Et vit dans le noir d’un nuage Un visage pâle et hagard Qui ne manifestait pas une once d’égard A cet envahisseur sauvage.
Il redescendit à demi-bouleversé Par la vision monstrueuse Qui dans le ciel a traversé Et c’est en pensant au spectre de la tueuse Qu’il a dans la folie versé.
Ses yeux sont grand ouverts dans ses nuits sans sommeil Et croient voir une blême face Dont la bouche a du sang vermeil Entre des dents et l’ensemble un moment s’efface Quand apparaît du jour l’éveil.