Cette petite fille à la santé fragile Demeure enfermée nuit et jour dans la maison De son père et sa mère avec sa main agile Joue avec elle même à la belle saison A de très nombreux jeux exigeant de l’adresse Plaisant à l’enfant qui rêve du piano Qui viendrait frapper ses notes à son adresse Accompagné par les chants d’un beau soprano ; Sa tête sait monter et descendre la gamme Avec ses dix petits jolis doigts entraînés A exécuter sans faille un ardu programme Laissant médusés ses frères sa sœur aînés. Mais hélas l’instrument s’est présenté très tard Dans les mains de Chopin qui l’aime à la folie Assis devant lui et c’est le père fouettard Qui endormit l’enfant qu’il jugea mal polie. A son réveil s’était enfui le piano Mais Chopin fut suivi sur le sillon d’un disque Qu’accompagna papa qui comme un soprano Avait flûté sa voix mais il avait pris le risque Que sa fille fût bien décidée à jouer Pour plaire à ses très chers père et mère et ses frères A sa sœur bien aimée ne cessant de louer La volonté qui vainc le gros lot des misères.