Je parcours avec soin les allées du jardin Avec un œil sur deux porté à droite et gauche Afin de débusquer la semeuse qui fauche Précocement des grains avec un lourd gourdin
Ce matin le courage est en corps endormi Et malpolie la peur bleue effleure ma côte En me suivant pas à pas en montant la côte Qui à ma villa va sans que je lui permis
La faucheuse exerce de nuit ou en plein jour Avec un aplomb qui défie l’intelligence Et je dois redoubler d’emblée de diligence Pour demeurer entier en reportant mon tour
Si encore la peur encolle mes souliers Je m’applique à vouloir réveiller mon courage Qui laboure en rêvant d’un docile entourage Mes bas-côtés d’allées qui lui semblent souillés
Parviendrai-je à mes fins désirées ardemment Le destin pris en mains est dans l’incertitude Puisqu’il hait collier et joug de la servitude Qui changeraient son nom jusqu’en son testament
Pourrai-je le forcer en terrassant la peur Me flairant au côté mieux qu’une belle chienne Déguerpissant devant le gourdin d’un Cheyenne Dont le courage est plus grand qu’un pompier-sapeur ?