J’ai une de Morteau, une de Montbéliard Que je vais cuire à feu vif pendant vingt minutes Avec quelques disques de lentilles du Puy Et des carottes qui viennent de chez Leclerc.
La voisine plus tard sent l’odeur de saucisse Et ne badine pas à frapper à la porte Pardon monsieur vites-vous un petit chat blanc Que je perdis tantôt à l’heure du repas.
Il prit quand je rentrai la poudre d’escampette Qu’il répandit dans le couloir et l’escalier Un peu comme un fumet qui s’en va par un trou De serrure et qui des nez cherche à taquiner
Voisine vous voyez mes yeux s’écarquiller Puisque voici midi et plutôt peu que prou Sort prendre l’air frais ma tête sur le palier Sauf de grisou pour un coup pris sous la tempête.
Vous n’avez plus de voix surtout ne pleurez pas Perdre un petit chat blanc n’est pas très accablant Et tout dépend de la façon dont se comporte Son maître parce qu’un félin est un narcisse
Il reviendra se voir dans vos yeux comme un clerc Se mirant savamment dans l’eau claire d’un puits Et vous lui tirerez ses moustaches hirsutes En lui disant monsieur vous êtes un fuyard.