Sa mère a disparu : pauvre, pauvre de lui ! Sa femme l’a quitté : qui sera disponible ? Tout le monde lui dit : que ta vie est pénible ! Sauf un jour de lundi quand le soleil a lui :
Il était attablé à la terrasse d’Aix Et avait commandé un Vichy à la fraise Pour noyer un chagrin poussé sur de la braise Et calmer les bleus de son cœur en mal de paix.
Le hasard, plus tard, lui fit penser à Charlotte Qu’il appela sans fil ; « je me lamente : allo ! Veux-tu t’apporter pour boire la menthe à l’eau Qu’on a prise ensemble en faisant une parlotte ?
- Je me rappelle assez cette péripétie Qui à mon sens ne doit pas être un cas récent Et si tu t’étais un peu montré caressant Bien que glacée j’eusse loué la facétie.
Pour me voir, tu franchis plus qu’un muret, un mur Si haut qu’entre nous c’est une lapalissade De dire qu’autour de chez toi la palissade Est la haie à sauter sans casser un fémur.
Je reste pour l’instant au chaud à la maison Après avoir changé le fond de ma culotte… Tu sais, je suis blonde et je m’appelle Charlotte Et à l’année, je suis bonne en toute saison.
- Bon, je ne t’en veux pas ; j’ai une autre copine ; Salut et à bientôt ; « ohé, Nadine, allô Voudrais-tu partager ma grenadine à l’eau A savourer comme lapin goûte lapine ? »
Elle a raccroché ; à qui me raccrocher ? Mince, Plus de mère, plus de femme… Oh ! triste destin ! J’ai en corps le désir d’un plantureux festin Même si l’épaisseur de ma part est bien mince.