Un soir, en humant un bouquet de violettes J’ai senti passant le vent dans des vêtements Affublant des sortes éthérées de follettes Qui marchaient froissés de légers froufroutements
Je suis resté bouche bée dans l’air taciturne Qui ne savait plus ce qu’il devait respirer Car traînait une âcre et cruelle odeur nocturne Que mes petites fleurs ne pouvaient aspirer.
Accablé, j’ai fermé et le nez et la bouche Pendant que l’air avait retrouvé ses esprits Après le surprenant passage autant que louche Des habits équarris mis par de gris esprits.
Les violettes dans ma main serraient leurs tiges Pour m’assurer qu’elles comprenaient mon émoi. J’éprouvai en rouvrant mon nez de tels vertiges Que depuis, tous les soirs, je les pris avec moi.